L’annonce du Président de la République française concernant la volonté de développer des réseaux express métropolitains dans les 10 principales villes françaises en novembre 2022 a remis un coup de projecteur sur les réseaux ferroviaires urbains structurants en cours de réflexion en France. Plusieurs métropoles françaises se sont ainsi investies dans des projets de réactivation de lignes ou de densification de l’offre ferroviaire : on peut ainsi citer Bordeaux, Lille ou encore Strasbourg. Ces territoires travaillent au développement d’un réseau de lignes ferroviaires servant d’armature du réseau de transport en commun, notamment pour les liaisons entre zones périurbaines et centres métropolitains.
Au vu de la diversité des territoires, du nombre important de projets et du besoin urgent de développer des solutions pour désenclaver certains territoires périurbains, l’offre ferroviaire ne peut cependant constituer la seule réponse aux enjeux de mobilité auxquels font face les Métropoles françaises. Par ailleurs, l’hétérogénéité en termes de niveau de maillage ferroviaire et les coûts prohibitifs de remise en état de certains tronçons nécessitent le développement de solutions alternatives. Le mode routier, et particulièrement l’autocar sous sa forme de service de cars express (les cars à haut niveau de service) a alors un rôle à jouer, en complément de l’offre ferroviaire pour relier les différentes polarités constitutives d’un territoire métropolitain ne disposant actuellement pas d’offre de transport en commun performante.
La nouvelle loi sur les services express régionaux métropolitains (SERM) fait entrer les cars express dans une nouvelle dimension : ces services sont désormais non seulement des compléments essentiels aux RER ferroviaires, mais deviennent des piliers stratégiques à part entière dans la mise en œuvre d'une mobilité intégrée et durable. Les liaisons express par la route apportent une réponse aux enjeux de démocratisation de la mobilité alternative à la voiture, notamment pour les trajets pendulaires domicile-travail et domicile-étude de moyenne et longue distance.
Les études menées récemment par TTK (pour le compte d’Île-de-France Mobilités (IdFM) et Nouvelle-Aquitaine Mobilités (NAM)) ont permis de faire ressortir le rôle de maillon essentiel de la ligne express routière. Ces services peuvent répondre à trois objectifs majeurs :
- Un premier objectif est d’assurer des liaisons directes, rapides et performantes entre les centralités régionales, notamment pour des origines-destinations ne pouvant pas se faire en train, mais pour lesquelles une forte demande de déplacement existe.
- Par ailleurs, ces services doivent permettre de désenclaver les territoires moins denses dont les flux de déplacements sont plus faibles et plus dispersés à travers un rabattement multimodal efficace vers les arrêts de cars Express.
- Enfin, en connectant les lignes express routières aux gares du réseau ferroviaire et au réseau de transport structurant du territoire métropolitain, les solutions attractives de rabattement entraînant un fort effet « réseau » multimodal sont créées.
Toutes ces fonctions permettent de démultiplier les relations de point à point attractives et d’améliorer ainsi l’accessibilité de l’aire métropolitaine pour l’ensemble de ses habitants, même ceux les plus éloignés de la centralité principale.
En conclusion, les cars express, en tant qu'éléments dynamiques et complémentaires aux autres modes de transport, contribuent à une mobilité moins dépendante de la voiture. Leur rapidité et leur connectivité au réseau ferroviaire, au réseau urbain structurant et aux offres alternatives à la voiture particulière (en particulier le covoiturage et le vélo) font des cars express un instrument puissant pour façonner des systèmes de transport plus efficaces et inclusifs.